Il en est des très célèbres, et des très surprenantes. Les rites perpétrés lors d’un mariage varient au fil des siècles, et selon les pays, les régions, les religions. Libre à vous de les perpétrer, de vous en inspirer, voire de reconduire les mots du pape Pie XI : « J’aime tellement les traditions que j’en invente de nouvelles ».
Alliances. En France elles se portent à l’annulaire de la main gauche, une tradition qui vient des Grecs et des Egyptiens. Ce doigt serait celui de l’amour car une veine, la « vena amoris », y est reliée au coeur. Il arrive que des fiancés y portent leur bague de fiançailles, qu’ils déplacent le jour de leur mariage à l’annulaire droit.
Baisers. Au Danemark, à la sortie de l’église, les invités de sexe masculin embrassent la mariée sur la bouche, tandis que les invitées de sexe féminin font de même avec le marié. En Espagne, il est d’usage pour les mariés de s’embrasser chaque fois qu’au cours de la journée, des invités disent au marié « Embrasse-la ! ». En Suède, chaque fois que le marié ou la mariée sort de la salle des fêtes, les invités peuvent se précipiter pour aller embrasser son conjoint ou sa conjointe, derrière son dos !
Bal. L’usage veut que le bal d’un mariage soit ouvert par un couple, celui formé par la mariée avec son père. Ces derniers valsent quelques minutes, puis le marié s’approche, et le père lui confie sa fille, puis continuer à danser avec la mère de la mariée. Les mariés dansent quelques minutes…avant que la piste puisse se remplir.
Bouquet. A la fin de la Première Guerre mondiale on disposait le bouquet sur un coussin, sous une cloche de verre. Mais il existe une coutume datée du XVIème siècle : les invités courraient après la mariée pour s’emparer de son bouquet, garni de fleurs d’orangers. Plus récemment, on s’est mis à pratiquer un autre rituel : les jeunes filles encore célibataires se rangent sur une ligne, la mariée leur tourne le dos et lance son bouquet derrière elle ; celle qui attrape le bouquet serait assurée de sa marier bientôt !
Brioche. En Vendée, lors du repas de mariage se pratique la danse de la brioche. Préparé de façon géante, ce dessert de la région doit être porté à bout de bras par le marié, au-dessus de sa tête, tandis qu’il danse une sorte de polka locale. Puis le cœur du dessert est découpé, et a sa place s’assied la mariée, soulevée par quatre hommes.
Chaussettes. Pourquoi le futur marié danois doit-il trouer ses chaussettes le jour J ? Parce qu’il prouve ainsi sa fidélité, car aucune autre femme ne voudra de lui avec des chaussettes trouées !
Coffret. En Espagne, il est d’usage que le marié offre à sa future épouse un coffret contenant treize pièces d’or, préalablement bénies par un prêtre. Ces pièces représentent Jésus et ses apôtres, et cette offrande est une promesse pour le marié de prendre soin de sa femme.
Couronne. Les finlandais aiment coiffer la mariée d’une couronne d’or. Au cours de la cérémonie, on bande les yeux de la jeune femme tandis que ses amies célibataires dansent autour d’elle. A l’aveugle, la mariée ôte sa couronne pour la placer sur la tête de l’une de ces demoiselles. Il s’agit d’une variante au lancer de bouquet.
Danse riche. En Grèce, lorsque la mariée danse avec des invités, ceux-ci accrochent des billets à sa robe, en guise d’offrandes…
Demoiselles d’honneur. Théoriquement elles sont toutes habillées de la même couleur. Elles accompagnent la mariée le jour des noces, lui portent sa traine, mais elles sont aussi censées l’avoir conseillée lors des préparatifs, aidée à s’habiller. Cette coutume remonterait à l‘Antiquité.
Dent de baleine. Aux îles Fidji, se faire accorder la main d’une femme n’est pas de tout repos, puisque le futur marié doit se procurer cette rareté dentaire pour l’offrir à son beau-père !
Doigts. En Nouvelle Guinée, le mari doit-il obéir au doigt et à l’œil à sa future ? Il doit en tous cas se couper un doigt pour l’offrir à son épouse. Laquelle, si elle devient veuve, doit se couper tous les doigts et les faire enterrer avec le corps du défunt !
Eau de rose. Appelée « sharpat », une boisson à l’eau de rose est offerte en Egypte le jour du mariage à tous les participants.
Foie de poussin. C’est en Mongolie que les futurs époux tuent un poussin pour en extraire son foie, et l’examiner. Cérémonie à répéter tant qu’ils ne sont pas tombés sur un foie sain.
Gâteau. Surmontée d’une figurine représentant les mariés, la pièce montée (wedding cake) doit être découpé en parts par les mariés qui en, avalent la première cuillerée. Traditionnellement, en Grande Bretagne, on doit conserver le dernier étage du gâteau, le congeler, pour le ressortir et le manger lors du baptême du premier enfant.
Genoux. Faire sa demande en mariage à genoux remonte au temps des chevaliers, à l’époque de l’amour courtois. Cet épisode induit l’idée qu’il s’agisse aussi d’une prière.
Grossir. Faut-il, pour trouver un mari, prendre soin de sa silhouette ? Détrompez-vous, c’est l’inverse qui est pratiqué…en Mauritanie en tous cas : les jeunes femmes doivent y prendre le plus de poids possible à l’approche de la noce !
Henné. Le henné est un arbuste dont on réduit les feuilles en poudre pour produire, diluée dans de l’eau et du jus de citron, des teintes rouges, orangées, jaunes, et les utiliser comme teinture corporelle. Dans le mariage musulman, la cérémonie du henné consiste à peindre des motifs sur les mains et les pieds de la mariée, le rite marquant le passage de la jeune femme à l’âge adulte. En Algérie, cette cérémonie se pratique lors d’une journée passée au hammam.
Houx. La veille du mariage, on plante un houx devant les maisons des parents afin que les épines repoussent le mauvais sort. Cette coutume romaine est encore pratiquée en Vendée.
Jarretière. Il s’agit d’un ruban noué sur les cuisses pour éviter que les bas descendent. Au Moyen Age elle était mise aux enchères, afin de compléter la dot. Des hommes donnaient de l’argent pour que la mariée soulève sa robe et montre le ruban le plus haut possible, des femmes payaient pour qu’elle redescende sa robe. Le gagnant gagnait le droit d’aller le dénouer sous la robe et de l’emporter.
Lasso. En Espagne, le couple fraichement uni est entouré d’une corde qui les colle l’un à l’autre.
Montre. C’est une coutume espagnole : en remerciement du consentement de son beau-père, qui accepte de lui donner la main de sa fille, le futur marié lui offre une montre, ou une horloge.
Pattes de poulet. Durant la semaine précédant un mariage en Amazonie, le futur époux se doit de chaparder ici et là un maximum de poulets, à faire mijoter pour les noces. Les pattes seront jetées sur le lit nuptial.
Perles. Elles sont proscrites au Mexique. La mariée ne doit surtout pas en porter, car chacune d’elles représenterait l’une des larmes qu’elle versera dans sa vie d’épouse. Au Japon, selon un rituel bouddhiste, deux colliers de perles sont entrelacés, pour symboliser l’union des deux familles.
Pin. Le sapin n’est pas seulement honoré à Noël. En Dordogne et dans les Landes, on plante un pin décoré dans la nuit du 30 avril au 1er mai devant l’habitation d’une famille que l’on veut honorer, ou qui fête un événement heureux, mariage ou naissance. C’est la tradition de la mayade.
Pot de chambre. Cette tradition de plus en plus délaissée consiste, pour un certain nombre d’invités, à remplir un pot de chambre des alcools et restes de nourriture du diner de noces, puis de partir à la recherche des mariés qui se sont éclipsés pour leur nuit de noce. Une fois retrouvés, ces derniers doivent déguster la mixture. Une variante impose au nouveau couple d’avaler le contenu du pot de chambre le lendemain matin. Réveil brutal en Autriche, au son des pétards.
Puante. On n’y va pas avec le dos de la cuillère en Ecosse, où la mariée doit arriver attifée le plus laidement possible, tandis que ses copines lui jettent des ordures, des œufs pourris, l’aspergent de mélasse. Ceci pour l’endurer, la préparer à supporter la vie de couple ! Quel humour noir ! Il est aussi des régions où les mariés ne doivent plus se laver durant trois jours ! Par contre, chez les esquimaux, la mariée est reniflée, choisie pour son odeur !
4 éléments. Il s’agit d’une superstition anglo-saxonne : le jour du mariage, la mariée doit porter sur elle quatre types de vêtements ou d’objets, un vieux, un neuf, un de couleur bleu et un prêté. Le vieux symbolise son ancienne vie, le neuf sa nouvelle vie, le bleu assure pureté et fidélité, le prêté rappelle qu’elle a besoin d’être entourée.
Queues de souris. Offrir vingt-cinq queues de souris lors de la cérémonie nuptiale est un rite indonésien, une façon de lutter contre l’invasion de ces mammifères.
Répétition. Organiser une répétition du diner clôturant la noce est pratiqué aux Etats-Unis. Cela se déroule la veille du mariage, avec les proches. Une occasion pour les deux familles de faire plus ample connaissance et de valider les rôles pour le lendemain.
Riz. A la sortie de la mairie, ou de l’église, les invités jettent des poignées de riz sur les mariés, afin d’éloigner les mauvais esprits, de leur assurer prospérité et fertilité. Une pratique parfois remplacée ont depuis quelque temps par des aspersions de pétales de fleurs, ou de confettis, voire de lâchers de ballons ou d’avions en papier. En République tchèque, le riz est remplacé par des petits pois. En Vendée, lorsque des parents marient leur dernier enfant, une corde est tendue, à laquelle sont suspendus des pots remplis de riz et de bonbons. Les parents se font bander les yeux et doivent casser les pots, pour le plaisir des gamins présents.
Robe. A priori la robe de la mariée est blanche, couleur-symbole de pureté. En Turquie, la robe blanche est accompagnée d’un voile rouge. En Chine la robe de la mariée est entièrement rouge, et au Japon son kimono blanc est brodé de fleurs, des iris violets (la mariée est enduite de la tête aux pieds de poudre blanche, virginale). En Espagne, cette robe est noire, ainsi que le voile, mantille de dentelle.
Soupe à l’oignon. Cette coutume remonte à Louis XV, qui l’aurait lui-même imaginée. Une telle soupe serait servie en fin de journée, afin que les invités ayant festoyé reprennent des forces…
Tenues. Dans les mariages maghrébins, il est d’usage que la mariée change plusieurs fois de tenues durant la soirée de son mariage. Elle le fait quatre fois en Tunisie, sept fois au Maroc… où le couple est amené sur le lieu de réception porté sur un fauteuil.
Vaisselle. En Allemagne, la famille de chaque futur marié vient casser de la vaisselle sous leurs fenêtres la veille du Jour J. Pour annoncer des scènes de ménage, ou éloigner les démons ? On appelle cela le rite « Polterabend ». Selon une variante, ce sont les invités qui offrent des plats au futur marié afin qu’il les brise, prouvant que son mariage pourra être endurant. En Slovaquie, comme dans la coutume juive, les mariés cassent un verre et doivent en ramasser les morceaux à l’issue de la cérémonie, en guise de porte bonheur.
Verre. Dans le mariage juif, le marié doit briser un verre avec son pied, en souvenir de la destruction du temple de Jérusalem. Plus il y a d’éclats de verre, plus le mariage s’annonce florissant.